Paroles d'associés : Comment réussir notre société agricole ? [Vidéo]

La société agricole moderne évolue rapidement, cherchant à créer de nouveaux ateliers, à améliorer la qualité de vie et à développer des technologies innovantes. Mais au-delà des aspects économiques, fiscaux et techniques, les aspects humains sont essentiels pour assurer la pérennité des associations. Des agriculteurs partagent leur expérience et mettent en lumière cinq facteurs clés pour transformer l'association en un pilier solide plutôt qu'une fragilité pour l'entreprise.

Se connaître : les individus et des personnalités qui s’accordent

L'importance de bien se connaître est souvent sous-estimée, mais elle est cruciale pour la réussite d'une société agricole. Identifier les compatibilités entre associés permet de prévenir les conflits et de favoriser une coopération harmonieuse.

En effet, comme Loïc Soubirou, agriculteur à Pas en Artois (62), nous dit « Avec Henri, on a fait appel à un intervenant extérieur qui nous a permis d'étudier nos caractères pour savoir si nous, en tant que jeunes, en rentrant dans un GAEC, on pouvait s'accorder avec les gens qui y travaillaient déjà. »

De son côté, Jean Luc Villain, agriculteur à Archon (02) pense qu’il y a une liaison entre l’entente et les résultats économiques : « Ce que l’on remarque aujourd'hui, c'est que cette bonne entente entre associés entraîne de très bons résultats économiques. »

Construire un projet commun

La construction d'un projet commun nécessite de nombreuses discussions et compromis. Les associés doivent partager une vision et des objectifs communs pour travailler ensemble efficacement.

Christophe Beeuswaert, agriculteur à Agnetz (60), nous partage sa vision, qui peut s’apparenter à un couple : « En société, on peut dire que c'est comme un couple, c'est-à-dire que ça va super bien, mais par moments on s'accroche un peu parce qu'on a une idée différente, une façon de faire différente. Alors parfois, c'est un peu compliqué. »

Tandis que Antoine François, agriculteur à Pas-en-Artois (62), précise qu’ils ont beaucoup discuté avec la personne qui est intervenue sur le fonctionnement de travail : « Je pense que le principal, c'est déjà qu’on peut discuter tous ensemble pour savoir où on va aller. »

S’organiser : un contrat et des règles de fonctionnement

L'organisation est la clé pour éviter les malentendus et les conflits. Établir des règles claires et un contrat précis aide à définir les attentes et les responsabilités de chacun.

"C'est indispensable dans un GAEC d'avoir un règlement intérieur qui fixe les horaires de travail et le rythme de chacun", explique Jean-Luc Villain. "Cela permet d'avoir un cadre de référence clair auquel on peut se référer en cas de problème."

Loïc Soubirou abonde dans son sens : "Chaque année, nous organisons une assemblée générale pour présenter les résultats de l'exploitation. Le PV d'assemblée générale est signé à la fin de cette réunion par tous les associés, en présence du comptable."

Faire vivre l’association : un système de communication qui fonctionne

Une communication efficace est essentielle pour maintenir une bonne entente et résoudre rapidement les problèmes. Un système de communication bien structuré peut faire la différence entre succès et échec.

"Lors de la création d'une entreprise, il est crucial que les organismes d'accompagnement accordent une attention particulière à l'aspect humain", souligne Christophe Beeuswaert. "Mettre en place des formations sur la communication interpersonnelle, le travail en équipe et le partage collaboratif serait un atout précieux pour les nouveaux entrepreneurs."

Antoine François, quant à lui, partage son expérience positive avec l'intervention d'une personne extérieure pour régler un conflit au sein de son équipe : "L'impartialité de cette personne neutre lui permet d'aborder la situation sans jugement et de faire ressortir les points de vue de chacun. Si l'un d'entre nous avait joué ce rôle, la dynamique n'aurait sans doute pas été la même."

Se faire accompagner

L'accompagnement par des experts ou des conseillers peut apporter une perspective neutre et aider à surmonter les défis. Jean Luc Villain conclut : « Quand on n'est pas d'accord, on n'est pas d'accord, et puis on dit pourquoi, et puis ce désaccord permet de faire progresser l'autre. »

Réussir une société agricole repose sur la capacité des associés à se comprendre, à communiquer efficacement et à partager une vision commune. Au-delà des compétences techniques, cultiver des relations humaines solides semble être la clé pour transformer les défis en opportunités dans le monde agricole en constante évolution.