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Filière porcine : Regards croisés d'un père et de son fils

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René et Lionel Lieven reviennent sur la transmission de l'exploitation familiale et nous partagent leur vision de ce qui en a fait la réussite.

« Afin de lui céder notre exploitation, nous avons maintenu l’outil de production dans un bon état pour qu’il soit viable et vivable »

« Je continue d’aller sur l’exploitation de temps en temps pour donner un coup de main à mon fils. Mais, avec mon épouse, nous profitons davantage et pratiquons divers loisirs comme la marche ou le vélo. La retraite, c’est prendre la vie d’une autre façon ! Trois ans avant ma retraite, nous avons beaucoup discuté du devenir de l’élevage avec nos enfants. L’un de nos fils souhaitait s’installer et développer l’exploitation. Avant de lui céder notre exploitation, nous avons décidé de maintenir l’outil de production dans un bon état afin qu’il soit viable et vivable. Comme nous étions dans une période de mises aux normes pour le bien-être des truies, nous avons choisi de faire l’ensemble des investissements voulus par notre fils. En parallèle, je me suis informé par différents biais sur les démarches à réaliser avant de transmettre : journaux agricoles, entretiens avec des conseillers (banque, centre de gestion, Chambre d’agriculture, ...). Aujourd’hui, l’élevage, que j’avais repris à mes parents, continue de prospérer : c’est une réelle satisfaction. »

René LIEVEN, 65 ans, retraité depuis 2016


« Lorsque l’on installe, il ne faut pas être trop pressé. Il faut prendre le temps de faire mûrir son projet. »

« L’installation, c’était quelque chose que j’avais imaginé depuis longtemps, elle ne s’est pas faite sur un coup de tête. Plus jeune, je donnais déjà un coup de main sur la ferme. J’ai voulu orienter mes études et mes stages vers l’élevage. Par la suite, j’ai travaillé trois ans sur un élevage de sélection de 600 truies où je gérais de la main d’oeuvre. Cela m’a appris à découvrir un autre élevage que le mien. Puis j’ai été technicien et responsable d’une structure de vente de reproducteurs pendant 4 ans ce qui m’a permis de voir plusieurs types d’exploitation. L’ensemble de ces expériences m’a été bénéfique et m’a permis de faire mûrir mon projet. Travailler à l’extérieur, avant la reprise de l’exploitation familiale, était une décision anticipée et partagée avec mon père. Tout en sachant que je reprendrais l’exploitation, mon père a réalisé les investissements nécessaires pour que l’exploitation soit pérenne et qu’elle corresponde à mon projet. Des parcs en liberté avec des DAC* ont été construits afin de réaliser la mise aux normes. Je pense que lorsqu’un éleveur a la volonté de céder son outil, celui-ci doit être en état de marche pour pouvoir séduire le repreneur. En
m’installant, l’élevage est passé de 110 à 185 truies. J’ai reconstruit 1000 places d’engraissement et 1000 de post-sevrage.»

Lionel LIEVEN, 34 ans, installé en 2016

* DAC : Distributeur Automatique de Concentrés