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Profession : berger heureux !

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Ancien ingénieur dans les énergies renouvelables, Alexandre Pécourt a décidé de devenir berger à la faveur d'une reconversion.

Pour rien au monde il ne reviendrait en arrière. Hep ! Hep ! Sur un champ d'avoine d'Avelin, la voix d'Alexandre donne le tempo au troupeau. Ses moutons ardennais viennent passer quelques semaines sur un champ bio, entre deux cultures, pour paître et enrichir la terre.

Ancien ingénieur devenu berger

L’amour de la nature était sous mes yeux, j’ai mis 20 ans à m’en rendre compte ! Alexandre a décidé de changer radicalement de voie et de lancer son élevage de moutons après deux décennies de travail au sein d’un bureau d’études. Pendant mon enfance, je travaillais dans les fermes autour de chez moi, j’adorais ça. Et puis j’ai choisi de travailler dans les énergies renouvelables. J’y ai trouvé mon compte un temps mais le besoin d’être au contact de la nature m’a rattrapé.

Il décide alors de passer son BPREA (Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole) au lycée agricole de Le Quesnoy et de se lancer tout en continuant son travail à temps partiel pour conserver une sécurité financière le temps que l’activité de berger soit viable.

Aujourd'hui, Alexandre vit beaucoup dehors. Installé officiellement en tant qu'éleveur à Tourmignies, il déplace son troupeau au gré des besoins des agriculteurs. Même s'il fait encore un peu de bureau pour l'administratif, il affectionne cette nouvelle échelle de temps, plus lente, au rythme de la nature. Il suit les mises bas au printemps et arrive même à prendre des weekends et des vacances.

Il a choisi le mouton, utile aux champs

On peut dire que ses roux ardennais font bien l'affaire. Ces bêtes rustiques résistantes au froid passent l’hiver dehors, sous les intempéries. Encadrés par deux border collie, le troupeau fait le job !

Le mouton est une formidable machine à désherber et à fabriquer de l’engrais explique Alexandre. Aujourd’hui, on a oublié l’importance du mouton ! Il est très souvent associé aux alpages... mais nos grands parents ont connu le mouton dans les grandes plaines céréalières du Nord, c'est un animal utile.

Les moutons pâturent des prairies permanentes, des prairies temporaires ou des champs entre deux récoltes. Leur utilité est incontestable, ils viennent manger les résiduels après la récolte et avant la semence de la culture suivante, tout en apportant un engrais naturel.

Je travaille exclusivement sur des champs bio à travers différents partenariats avec des agriculteurs ou des collectivités locales. Du gagnant-gagnant pour les agriculteurs comme pour Alexandre qui envisage de commencer la vente directe de viande dès septembre. Une viande excellente et bio bien-sûr !

La reconversion a le vent en poupe !

Comme Alexandre, un agriculteur sur dix qui s'installe aujourd'hui n'est pas issu du monde agricole. Nous observons effectivement de plus en plus de porteurs de projet non issus du milieu agricole qui souhaitent s'installer confie Guilaine Dessenne, chef de Département à la Chambre d'agriculture des Hauts-de-France. Pour ces personnes passionnées et motivées, il s'agit la plupart du temps de reconversions professionnelles ou d'opportunités d'acquisition.

Maraîchers, horticulteurs, bergers... Les installations ont été multipliées par deux en dix ans. Les Nordistes sont les plus volontaires de la région avec un nombre de femmes plus élevé que dans les autres départements.

Aujourd’hui, Alexandre est fier d’avoir pris ce virage professionnel : Pour rien au monde je ne reviendrais en arrière ! Je ne renie pas mon parcours mais j’avais besoin d’être au contact de la nature, des animaux, c’était une évidence."

 

Propos recceuillis par le Département du Nord.